Camille Dufour

Pour son exposition à ELEVEN STEENS, Camille Dufour finalisera son installation, Après nous le déluge, sous la forme d’une performance déplaçant sa pratique d’atelier dans l’espace et la temporalité de l’exposition.

Pour ses dessins et ses gravures, Camille Dufour utilise comme matrice de lourdes planches en chêne de deux mètres de long. Une fois encrés, de grandes toiles viennent en épouser les formes. Dans ce travail très physique, Camille s’épuise autant qu’elle épuise l’encre sur la toile. Pendue au plafond par un seul point, la toile s’enroulent délicatement, comme une peau animale, en formant des cônes, dévoilent un recto et un verso de ce qu’elle a gravé : des empreintes écologiques, mémorielles, politiques. Camille Dufour explique qu’« Après nous le déluge, pointe l’urgence des menaces qui pèsent sur la biodiversité à l’ère de l’anthropocène. Dans cette installation-performance, j’imprime par pression des pétales de fleurs au dos de la toile révélant, sur une face, la disparition progressive d’espèces en voie d’extinction, tout en offrant, sur l’autre, un hommage au vivant ». Comme devant la tapisserie de Bayeux, nos déplacements dans l’installation, inscrivent l’oeuvre dans la temporalité de nos corps, nous lient à l’histoire de cet écosystème. Cette fresque monumentale déployée devant nous, construit une mémoire du vivant et en appelle à notre responsabilité individuelle et collective.