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Le miroir de Claude – Aurélie Gravelat


03.10
Exhibition

23.09 > 09.10

Infos Pratiques

Exposition accessible

du 23 septembre au 9 octobre 2022
les jeudis et vendredis de 18h > 20h

 

Ouverture pendant

la Brussels Drawing Week (3-9 oct)
du mercredi 5 au samedi 8 octobre de 14h > 18h

 

La Part du Feu & Le MAGA
Avenue Jean Volders 56,
Saint-Gilles 1060

 

Entrée gratuite

Le miroir de Claude ou « miroir noir » voire même « miroir noir pour paysage » était très utilisé vers la fin du 18e siècle et au cours du 19e siècle par les peintres paysagistes et les amateurs d’art. Il est constitué d’un verre légèrement convexe dont le verso est teinté, généralement de noir de fumée. La partie convexe reflète le sujet, souvent un paysage, assombrit l’image, et lui donne de la profondeur. Celui qui l’utilisait tournait le dos au paysage, en observait l’image dans ce « miroir », soit pour la contempler, soit pour la dessiner. Les dessins réalisés ainsi étaient d’un style proche de ceux de Claude Lorrain, d’où le nom donné à cet instrument. C’était un intermédiaire pour mieux voir, ou plutôt pour voir autrement, et à la fois, ce « miroir » renversa le rapport au paysage en le fabriquant.

Des verres recouverts sur l’envers d’encre noire ponctuent l’exposition. Des dessins, quelques lignes tracées, des feuilles de papier imprégnées d’encre, des cadres, des projections, des reflets se répondent et se déploient dans l’espace. Témoins de prélèvements de sols, de rencontres au coeur de traversées de territoires. Un titre qui évoque un rapport au paysage, au déplacement, au dessin. Le miroir comme empreinte et renversement du monde, tels les gestes d’impressions présentés ici. Le support comme surface d’impression, tel ce minéral. Fantômes photographiques et glissement des médiums. Paroles et murmures des lieux dont ils proviennent. Il y a, les longs échos.

Aurélie Gravelat mène des recherches où se déploient, en une chorégraphie de gestes subtils, les marques d’une attention portée à d’infimes mouvements de vie. Les lignes déposées sur du papier telles des partitions musicales, les formes pliées-dépliées, roulées-déroulées, les papiers baignés d’encre tout en nuances de gris ou encore les empreintes tantôt positives tantôt négatives, sont autant de signes pointant une action consciente, mais non totalement maîtrisée, du corps, une traversée de l’espace qui s’inscrit inexorablement dans la durée. Le dessin est utilisé ici comme premier geste d’inscription (ou, de réinscription) du réel, tout comme la photographie, la vidéo et l’écriture qui accompagnent ce travail minutieux de relever / révéler et ses multiples résonances spatiales.

Ses recherches actuelles, au départ de collectes de schiste ardoisier, se déploient avec lenteur, telle une errance autour d’un sujet minéral qui plus largement tente de traduire quelque chose de nos manières d’habiter le monde, le pays, le paysage.

Elle enseigne à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles (ArBA-EsA).